TEXTES
Les amants perdus
Les amants perdus
Se déchirent quand vient l’aurore
Mais il est un lien ténu
Qui les relie encore
Ils s’accrochent, désespérés
Au souvenir des jours heureux
Et le soleil à peine levé
Une fine rosée baigne leurs yeux
(Ref) Et quand Venus dans le ciel rougeoyant
Annonce enfin le soir
Ils contemplent leur amour vacillant
Sur le fil du rasoir
Ne pas chavirer
Quand sous la voute perce la lune
Transis comme deux naufragés
Sur un canot de fortune
Coeurs saignants balise de détresse
Ne pas sombrer, ne pas sombrer
Leurs yeux se lancent des SOS
Il y a quelque chose à sauver
Et quand Venus…
Surtout ne pas lâcher
C’est si facile de baisser les bras
Trouver la force de pardonner
Et regarder droit devant soi
Au loin le doux murmure des oiseaux
Tendres baisers, s’effleurent les mains
Mais Dieu que l’Amour est beau
Quand la Haine retourne d’où elle vient
Et quand Venus dans le ciel rougeoyant
Annonce enfin la nuit
Les amants s’étreignent encore tremblants
Ils sont encore en vie
Christophe Carrafang
La fille du viticulteur
Je quittais Vosnes-Romanée
Le cap au sud vers Meursault
La brume lentement s’élevait
Fine dentelle sur les coteaux
Elle avait mis mon cœur en vrac
Avant-hier soir dans ce chai
Avec pour seul aphrodisiaque
Que ses intenses yeux violets
Lumineuse d’une rare beauté
Elle irradiait tel un soleil
Flaveurs subtiles du Chardonnay
Pommettes douces couleur vermeil
Tout en roulant je repensais
A cette toute première entrevue
Elle m’avait servi un Volnay
Avait rosi puis s’était tue
Elle portait un corsage rubis
En ce dernier jour des vendanges
Ingénue elle m’avait souri
Avait secoué ses cheveux d’anges
Lumineuse d’une rare beauté
Elle irradiait comme le bonheur
Notes fruitée dans son bouquet
C’était la fille du viticulteur
Christophe Carrafang
Jamais je n'oublierai
Non je n'oublierai pas
Nos premiers rendez-vous
Le sable sous nos pas
Ni tes bras sur mon cou
Jamais je n'oublierai
Cet espoir candide
Nos missives échangées
Nos approches timides
Je n'oublierai jamais
Nos sourires complices
Quand nos deux voix mêlées
Se faisait créatrices
Non je n'oublierai pas
Tes mains sur le piano
Et le rose camélia
De tes lèvres sur ma peau
Jamais je n'oublierai
Nos longues discussions
L'amour qu'on n'a pas fait
Nos âmes à l'unisson
Non je n'oublierai pas
Nos étreintes pudiques
Le soleil dans ta voix
Et nos jolies musiques
Christophe Carrafang
A ton souvenir
Mon âme chavire
A ton souvenir
C'est si loin
Nos étreintes furtives
Ma petite fugitive
C'était bien
Sept ou huit mois de grâce
Dans ma mémoire perdure tenace
Ton sourire
C'était comme sept ou huit années
Toi dans mes bras les jours filaient
Te chérir
Mon âme soupire
A ton souvenir
Coeur chagrin
Je n'ai rien compris
J'étais bien trop épris
J'voyais rien
Sept ou huit...
Une année plus tard
Sans bruit et sans fard
Revenue
Mais je t'avais effacée
Pour ne pas trop saigner
J'pouvais plus
Sept ou huit...
Mon âme se déchire
A ton souvenir
Le destin
Pourquoi t'ai-je laissé partir ?
J'avais dû trop souffrir
Coeur trop plein
Sept ou huit...
Christophe Carrafang
Mon Eurydice
De l’absence…découle l’absinthe
Je m’enivre pour fuir le souvenir de nous
La campagne…n’entend pas ma plainte
Ma compagne la tristesse sort entre chien et loup
Maison vide…vaste mausolée
Emplie de cicatrices des blessures de nos coeurs
Pas un bruit…le silence d’Orphée
Ou es-tu mon Eurydice ? Je n’entends que mes pleurs
Ta foudre Zeus, j’ai évité
Mais pas la folie des Bacchantes
Mes membres par les Muses, ramassés
Ma tête seule, dans le tombeau, chante
Le serpent…dans les herbes hautes
T’a mordu mon aimée, t’a conduit aux enfers
Ô ma lyre, réparons cette faute
Tu m’as toujours aidé, endormons le Cerbère
La musique…fait fléchir les Dieux
Ne pas se retourner, suis-moi donc en silence
Ton absence…me sort par les yeux
Hélas ne plus te voir, j’n’ai pas eu la patience
Ta foudre Zeus, j’ai évité
Mais pas la folie des Bacchantes
Mes membres par les Muses, ramassés
Ma tête seule, dans le tombeau, chante
Christophe Carrafang
Ces tourbillons
Pauvre radeau un frêle esquif
Sur le long fleuve de l’existence
Des matelots pantins captifs
De ce courant qui gronde et danse
Ces tourbillons qui nous entrainent
Tous ces changements de direction
Toutes ces joies toutes ces peines
Ces cœurs brisés en rémission
Je te regarde, tu me souris
Mais quelle étrange proximité
Quelques mois d’une douce harmonie
Un sentiment d’éternité…un sentiment d’éternité
Toute ma peine est consumée
Du vieil amour ne reste encore
Que quelques cendres éparpillées
Qui dans mon cœur rougeoient encore
Les vents d’automne sonnent le glas
Du désarroi, des heures moroses
Et quand viennent les premiers frimas
Inattendue scintille l’osmose
Je te regarde, tu me souris
Mais quelle étrange proximité
Quelques mois d’une douce harmonie
Un sentiment d’éternité…un sentiment d’éternité
Chrisophe Carrafang
Odyssée d'un poète
Baudelairien je divaguais
En albatros je m'envolais
Vers mon destin
C'était le rêve d'un curieux
L'homme et la mer vers d'autre cieux
Un chemin
L'aube spirituelle m'enchantait
Les beaux navires regorgeaient
De parfums
A une passante je souriais
Dame créole enrubannée
De jasmin
Bénédiction bien loin d'ici
Comme une chanson d'après-midi
Sans refrain
Peut-être un hymne à la beauté
A celle qui était trop gaie
Un baise-main
A une madone ou deux bonnes soeurs
La mendiante rousse réchauffe les coeurs
De fusain
Toutes les promesses d'un visage
La chevelure en effeuillage
Byzantin
Galant tireur flambeau vivant
A partager le vin des amants
Cabotin
Tristesse de lune doux paysage
Une invitation au voyage
Clandestin
Cygne immobile sous le jet d'eau
Hiboux hostiles sous les bouleaux
Et demain
Les yeux de Berthe en obsession
L'âme du vin en rémission
Incertain
Christophe Carrafang
Cette fulgurance
Durant toutes ces années
Je t’ai cherché
Mon âme soeur
D’échecs en déconvenues
Je ne croyais plus
Au bonheur
Mais un jour, j’ai croisé
Ton chemin
Une fulgurance, une évidence, le destin
Durant toutes ces années
On a erré
En vain
Des bonheurs éphémères
Des petites guerres
Sans lendemain
Mais un jour, tu as croisé
Mon chemin
Une fulgurance, une évidence, le destin
Après toutes ces années
On s’est trouvé
Et c’est bien
Communion d’âme
Adieu les drames
Et les chagrins
Heureux ce jour, où se sont croisés
Nos chemins
Cette fulgurance, cette évidence
Notre destin
Christophe Carrafang
Tu jettes des bouteilles à la mer
Mais tu n’as rien d’un Robinson
Sachets plastiques et containers
Pièges mortels pour les poissons
Tu déforestes à tour de bras
Et tu pollues toutes les rivières
Sans fin tu pilles de sang-froid
Toutes les ressources de la terre
Mais un jour mon ami tu sais Il faudra payer l’addition
La terre ne peut tout supporter
La terre c’est ton unique maison
T’empoisonnes les nappes phréatiques
Tu pesticides tes cultures
Tu conçois des produits chimiques
Qui nous mènent tout droit dans le mur
Tu fongicides, tu glyphosates
Tu optimises ta production
Des habitudes scélérates
Qui créent des cancers par millions
Mais un jour mon ami tu sais Il faudra bien faire le bilan
Et malheureusement constater
L’horreur pour tous nos descendants
Des villes où l’on ne respire plus
Et des décharges à ciel ouvert
Un monde empli de détritus
Et du carbone dans l’atmosphère
Tu fores, tu creuses et tu fragmentes Raffineries tournent nuit et jour
Et puis parfois tu te lamentes
Sur la chaleur dans ton séjour
Tu la réchauffes cette terre
Et tu fais fondre les glaciers
T’émets des gaz à effet de serre
Amsterdam bientôt submergée
Mais un jour mon ami tu sais
Faudra changer de logiciel
Prendre du recul, se poser
Et revenir à l’essentiel
Mars est bien loin et c’est la terre
Qui a le plus de potentiel
On a de l’eau on a de l’air
Et il n’est pas artificiel
Cette planète tu dois la chérir
Et respecter ses habitants
Sinon tu vas la faire mourir
Plus de maison pour tes enfants
Christophe Carrafang
Sur les chemins de mon enfance
Sur les chemins de mon enfance
Je me revois frêle garçonnet
Courir sous le ciel de Provence
Cartable au dos le coeur léger
Sur les chemins de mon enfance
La cour d'école me souriait
Des cris des rires de l'insouciance
Une marelle tracée à la craie
Sur les chemins de mon enfance
Leçon de choses plus que parfait
Accorte maitresse pleine d'indulgence
Doigts tâchés d'encre Bescherelle corné
Sur les chemins de mon enfance
Petite princesse cheveux tressés
Eprouvait déjà ma vaillance
Marcel Pagnol, Temps des secrets
Sur les chemins de mon enfance
Pins parasols, mistral glacé
Bicyclette pendant les vacances
La Sainte-Victoire et ses lacets
Sur les chemins de mon enfance
La musique déjà m'habitait
M'enveloppait de sa présence
Occupait toutes mes pensées
Christophe Carrafang